• Les armes à feu : Tanegashima

    Les armes à feu : Tanegashima

     

    La présence des armes à feu au Japon couvre une période allant du XIIIe siècle à nos jours. Malgré un développement intense, avec une fabrication locale forte au cours du XVIe siècle, le Japon a presque totalement ignoré les armes à feu dans le cadre d'une politique de désarmement forcé, retournant à l'utilisation de l'épée pendant les 250 années qui ont suivi, aidée par la politique d'isolement (Sakoku). L'utilisation des armes à feu au Japon a repris après 1854 avec le début des relations avec l'Occident et les conflits incessants de cette période.

    Les premiers fusils occidentaux ont été introduits au Japon par les Portugais en 1543. L'année où un bateau portugais a accosté sur l'île de Tanegashima. L'arrivée des fusils apporta avec elle une menace potentielle pour l'équilibre de la société japonaise. A cette époque, les puissants clans de samouraï avaient fondé une culture féodale construite sur l'art individuel de la guerre, régit par l'art du maniement du sabre. La formation nécessaire pour devenir un guerrier samouraï nécessitait plusieurs années et était réservé aux plus privilégiés.

     

    Les Japonais ont bien intégré la nouvelle technologie des armes à feu étrangères, mais se sont vite aperçus des implications sociales et politiques qu'allait poser ces nouvelles armes. Pour utiliser les mousquets, cela n'éxigeait que quelques heures de formation, permettant à de simples soldat ou à des paysans de vaincre les samouraï les plus qualifiés.

    Les japonais ont toujours désigné les armes à feu sous le nom de "Tanega-shima" parce qu'ils sont persuadés que ce sont les marin Portugais qui les ont introduites au Japon.

    Au cours de ces années chaotiques, où le shogunat Muromachi a été remplacé par le shogunat Momoyama , toutes les armes à feu, ainsi que l'architecture des châteaux japonais ont évolués de façon à faire face à la menace des canons.

     

    Les tailles des premières armes à feu, essentiellement les pièces d'artillerie, ont été réduites. C'est pour cette raison qu'elles prirent le nom de "canons à main" . Elles étaient lourdes, se chargeant par la bouche, avec un trou d'allumage sur le dessus. Une flamme permettait d'allumer leurs charges de poudre noire et de propulser des projectiles en papier (incendiaires), en pierre , en plomb et en fer.

    Le premier système d'allumage se composait d'un long cordon charbonné (mèche à combustion lente) qui était appliqué sur l'évent perçé en bas de l'arme, mettant le feu à la charge de poudre .

    Les inconvénients de ce système, résident dans la difficulté de maintenir la mèche tout en visant, dans la vulnérabilité de la poudre à l'humidité et éventuellement avec la probabilité que le tireur fasse tomber sa mèche pendant la bataille.

     

    Au début du 15éme siècle les inventeurs ont tenté de résoudre ces problèmes avec introduisant directement la mèche dans l'arme . Les fusils à mèche étaient généralement des armes à feu sans fioritures et fonctionnelles. Les premiers fusils à mèche n'avaient pas de mécanisme déclencheur , ils étaient équipés d'un simple chien attaché à une plaque en fer (qui protégeait le bois) vissée sur le côté droit du canon. Le sommet du chien était équipé d'une mèche lente, constituée d'une corde de chanvre imprégnée de salpêtre, qui brûlait de 7 à 12 cm par heure. Le tireur abaissait manuellement le chien et la mèche sur une cuvette contenant une petite quantité de poudre à canon. Un petit trou percé sur le côté droit du canon permet la propagation du feu dans le reste de l'arme, déclenchant ainsi le tir.

     

    Bien que les premiers pistolets à mèche étaient relativement peu pratique pour un usage militaire, l'arquebuse ou le mousquet, ont progressivement gagné grace à leur efficacité, leur place sur les champ de bataille. Des soldats armés d'arquebuse ont découvert qu'ils pouvaient quelque peu compenser l'inexactitude de leurs tir et le trop long temps de rechergement en tirant en rang et par volées sur les troupes ennemies.

     

    Pistolets

     

    Le bajzutsu : pistolet japonais à 3 coups de la période Edo.

    Le tanjzutsu : sorte de pistolet

     

    Teppo (mousquets)

     

    Fabrication de cette nouvelle arme à feu était simple. Le canon de la carabine était simple à fabriquer (tout simplement avec une plaque de fer chaud enroulée et soudée pour le fermer), le mécanisme de tir, lui était réalisé en laiton massif.

     

    Les Teppo étaient non seulement facile à construire , mais aussi simple à utiliser. Il suffisait au tireur de le tenir à l'aide de son épaule, d'ouvrir la chambre et de déclencher la détente, afin de libérer la mèche qui enflammera la poudre et fera partir le coup.

    Comme la mèche se consumme, les tireurs en possèdent une longue, qu'ils enroulent autour de l'avant-bras.

     

    Par rapport à l'arc japonais, le Teppo avait une portée bien supérieure. Le Teppo avait une portée de tir efficace de 50 mètres et une portée maximale de 500 mètres , par rapport à l'arc qui lui a une plage de tir efficace de 30 mètres et une portée maximale de seulement 380 mètres.

     

     

    Les munitions pour les Teppo avaient une taille et un poids variables. Beaucoup de Teppo de gros calibre généraient un gros recul, pour remédier au problème on utilisait des bottes de paille de riz pour que les tireurs puissent se caler.

    Les munitions étaient fabriquées à partir de coulée de plomb du fait de ses propriétés appropriées (sa malléabilité et sa haute densité .

     

     

    Ozutsu (canons et arquebuses)

     

    Le terme "Ozutsu" désigne l'ensemble des canons. Ce qui inclus aussi bien les canons portables que les canons de gros calibre.

    Il existait un modèle avec un chargement par la culasse (comme sur les fusils) appelés "Furanki" (de type "Français", Furansu). Ce sont de gros canons fabriqués à l'Occidental. Le "Kan-pu" était un autre modèle d'armes à feu possédant un chargement par la culasse.

    Les canons en bois étaient parfois renforcés par des liens de paille, des cordages ou des anneaux métalliques.

    Pendant le siège du chateau d'Hachitaga (appartenant aux Hojo) par les troupes de Tokugawa. Ils employèrent des canons pour incendier les forteresses, tirants des projectiles de papier, contenant de l'huile et de la poudre sur les batiments, souvent construits en bois. Cette technique s'avérait bien plus efficace et meurtrière que les tires à balles en métal.

    Un des premiers exemplaires portait le nom de "kuni - kuzushi" (dévastateur de pays).On trouvait aussi les "Shibo-hu", petites et grosses armes à feu.

    Les canons était tout simplement chargés par la bouche. Il y en avait faite de bois , le moku-hu ( canon en bois).

    Au Japon, l'artillerie a commencée à être utilisée au 16ème siècle (période Sengoku), et son utilisation a continué à se développer au fil des siècles.

    C'est à la charnière du 16ème siècle qu'est apparu un nouveau mode chargement pour les projectiles (ils étaient chargés par une culasse) et que les canons japonais, ont pris le nom d'Ozutsu (gros tube).

    L'arquebuse est importée au Japon en 1543 , au début de l'époque du commerce Namban , par les Portugais sur l'île de Tanegashima , d'où elle tire son nom japonais.

    En l'espace d'un an, les forgerons japonais parviennent à reproduire le mécanisme et entament la production de masse des fusils. À peine cinquante ans plus tard, "les armes à feu étaient certainement plus communes au Japon que dans n'importe quel autre pays du monde " ; les armées de ce pays sont équipées avec un très grand nombre d'armes à feu.

    Le célèbre daimyo qui le premier unifie presque entièrement le Japon, Nobunaga Oda , fait un usage intensif des arquebuses, qui jouent notamment un rôle-clé lors de la bataille de Nagashino en 1575 , bataille durant laquelle il fait intervenir environ 3000 arquebusiers.

    Les arquebuses, comme les autres armes à feu, seront pratiquement toutes détruites après l'unification du Japon, pour revenir au sabre japonais considéré comme plus civilisé.


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